Ce projet personnel interroge notre rapport à l’image de soi à l’ère numérique.
Derrière un objet déformant — un prisme — le visage se brouille, se diffracte, perd sa netteté. Le portrait devient une présence floue, un reflet instable, comme pour évoquer la perte de contrôle sur ce que nous livrons de nous-mêmes.
En me dissimulant partiellement derrière cette matière qui altère, je m’interroge : que deviennent nos portraits une fois partagés en ligne ? Offerts à tous, parfois en libre accès, souvent réutilisables sans notre consentement, ces images nous échappent. Maitrisons-nous encore l’usage de notre visage ? Ce don d’une image de soi, apparemment anodin, cache une forme d’exposition permanente, de dépossession possible.
À travers le prisme explore ainsi les tensions entre intimité et visibilité, contrôle et abandon, image construite et image déformée, dans un monde où le visage est devenu une donnée.





