Ce travail photographique s’inscrit dans une démarche où l’image devient outil d’exploration géographique. Si « la géographie est l’histoire dans l’espace », alors chaque rue, chaque façade, chaque place porte les strates visibles et invisibles du temps.
En insérant une photographie ancienne dans une vue contemporaine de Périgueux par l’intermédiaire d’une forme géométrique volontairement intrusive, il ne s’agit pas seulement de juxtaposer deux époques, mais de révéler la continuité de l’espace urbain à travers ses transformations. L’architecture, témoin silencieux, relie les deux images : mêmes volumes, mêmes perspectives, mais des usages et des rythmes qui se sont métamorphosés.
Le traitement en noir et blanc et le grain homogène brouillent les repères temporels, obligeant le regard à s’attarder, à détecter les discontinuités : les piétons et les calèches du passé cèdent la place aux files de voitures ; la rue, autrefois espace social, devient axe de circulation. Ce glissement interroge notre rapport actuel à l’espace public et la manière dont nos choix urbanistiques traduisent nos modes de vie.
Ce travail en cours s’appuie sur l’idée que la ville est un récit géographique vivant : chaque lieu est une page où s’inscrivent simultanément le passé et le présent. En confrontant ces couches temporelles, l’image incite à voir l’urbain non comme une simple succession d’aménagements, mais comme un continuum où se tissent mémoire, identité et usages.




